La peur elle-même

de Laura Sadowski

« La porte s’ouvrit brusquement. Dans l’encadrement jaillit une vieille dame, petite et menue comme une enfant. Elle était vêtue de noir comme une veuve. Ses yeux, intenses, étaient d’une étrange jeunesse. Elle dit en happant Ariane par le bras :

– Ah, vous voilà enfin !
Et tira sa prise à l’intérieur avant de claquer la porte. Il flottait dans l’air un violent parfum de tubéreuse qui suffoqua la jeune femme. »

Lorsque Ariane Russel, étudiante en médecine, emménage dans son nouvel appartement parisien, elle est loin de se douter de ce qui l'attend.

Elle aurait pourtant dû se méfier de ce parfum entêtant qui flottait dans l'air...

Éditions ODILE JACOB

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Après L'Affaire Clémence Lange et L'Origine du sexe, le nouveau thriller psychologique de Laura Sadowski nous plonge dans une inquiétante étrangeté...

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Comments

[Elleon]

Merci pour ce commentaire dithyrambique
bien construit, efficace.

Avec un tel commentaire, les lecteurs et lectrices devraient se précipiter chez leur libraire.

Fred, vous êtes le(la) bienvenu(e) sur Fiches Livres et... à bientôt.

Krri et Elleon

[Fred]

J’ai découvert cette auteure avec le remarquable « L’Affaire Clémence Lange ». Tout le suspense tenait dans un huit-clos entre un avocat kidnappé et sa cliente.
Dans La Peur elle-même le suspense repose sur une situation ordinaire : une jeune femme emménage dans un nouvel appartement après une rupture avec son fiancé. Mais cette situation de départ apparemment banale glisse petit à petit vers l’étrange et l’inquiétant : un immeuble « vivant » qui devient hostile, à la manière de Buzzati, des voisins étranges (qui font songer à ceux du film Rosemary Baby), une vieille dame qui porte le nom d’un avatar littéraire du Diable (Cazotte), un homme mystérieux qui vit dans le sous-sol… où est découvert un cadavre. Et un ascenseur qui ne mène pas au bon étage !
C’est un vrai thriller qui joue sur la peur et la montée de l’angoisse. L’enquête policière passe au second plan, ce qui importe c’est la tension psychologique. Celle-ci est provoquée par le personnage principal, assez naïve et craintive (trop ? ) pour être une proie. Et c’est la grande réussite de ce roman qui va à contre courant de ce qui s’écrit : ni sang, ni membres découpés ni sirènes de police, ni experts en ADN, ni scène de crime gorgée de pluie… pas (ou presque) d’utilisation de ces artifices qui deviennent éculés, mais une intrigue qui privilégie l’inquiétante étrangeté, comme le dit le résumé éditeur, une sorte d’univers angoissant où l’on ne sait jamais si ce qui est narré est perçu par l’héroïne… ou réellement vrai. Jusqu’à la fin qui est double ! Est-ce une thèse rationnelle…ou diabolique ?
Ce n’est pas seulement un thriller réussi et captivant, c’est aussi une vraie découverte qui nous change des habituels policiers tous plus ou moins formatés. A lire sans hésiter !