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19 mars 2011

Véronal

de Michel Lebrun

veronalLe disque tournait, engendrant un nasillard solo de trompette: "Cornet chop suey", par Armstrong. Étendu sur son lit à couvre-pied vert, Antoine, le col dégrafé, les manches relevées, sans chaussures, réfléchissait en fumant une cigarette.

L'entrevue avec le commissaire Sibret avait été effroyablement déprimante. Beaucoup plus encore qu'Antoine se le serait imaginé d'après la façon dont elle avait débuté. Sibret, ayant lancé sa phrase-hameçon, avait attendu que l'un des deux hommes vint s'y enferrer. Mais Antoine et son père avaient manifesté la même surprise, la même indignation.

_ Qu'est-ce qui peut vous donner à penser une chose pareille, commissaire ?

_ C'est bien simple, monsieur Torquay. Très simple. Une vulgaire opération arithmétique.

Éditions PRESSES DE LA CITÉ

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