Vallespi crève l'écran
de André Lay
Erika Elberg, vedette féminine de la super-production cinématographique, en scope et en couleurs, tournée dans les environs d'Apolonia, contempla l'imposante silhouette enchaînée au fond de la grotte.
Narines frémissantes, moustache hérissée, oeil noir, Perello Vallespi avait tout du fauve prêt à bondir. Une petite lueur fulgura dans les grands yeux verts de la jeune femme, elle s'efforça de dissimuler sa poitrine palpitante avec les lambeaux de sa nuisette, puis, entendant les pas de ses poursuivants résonner sous les voûtes, renonça à se couvrir pour se réfugier derrière le colosse.
Erika Elberg avait interprété bien des rôles, fréquenté une foule d'acteurs séduisants, mais n'avait jamais, au cours de son existence mouvementée, rencontré un partenaire de cette trempe, et, même en fiction, vécu une semblable aventure.
Éditions FLEUVE NOIR