Roman toc
de Pierre Pelot
Des jours barbouillés, qui n'en finissent pas d'hésiter entre le beau et le triste... Les nuits pareilles... comme un vieux décor de film muet, même pas technicolor: noir et blanc - en fait, oui, plutôt black, copie rayée...
Et les essuie-glaces pataugent tout ce qu'ils savent sous les flots des averses, en couinant... La douche terminée, le soleil tombe des nuages crevés: ça devient très lumineux. Il prenait ses lunettes noires sur le plat du tableau de bord, les plantait sur son nez.
Le paysage se teintait en jaunâtre. Mal dormi. Et des cauchemars qui s'incrustent, qui vous dessinent de belles poches sous les yeux, qui vous râpent la mémoire quoi que vous essayiez de faire pour les chasser. Ç'aurait pu être dans un film américain, au bord d'une de ces routes qui traversent les banlieues interminables.
Mais non : c'était en France, dans la vie, à cheval entre deux saisons, à la dérive entre quatre couleurs. Un vendredi.
Éditions FLEUVE NOIR