4 avril 2013
Des truands et des mômes
de Roger Vilard
En vingt ans de métier, il avait appris à viser juste et il savait où il fallait toucher un gars pour le faire gueuler; à mon grognement, il répondit en riant :
- À ton âge, on a les rognons sensibles.
En fait, ce que j'avais de sensible, et c'est normal à vingt ans, c'était mon amour-propre. Le gars d'en face rigolait dans ses moustaches, ça m'a fait plus mal que le coup de matraque.
La vie, c'est comme une salle de jeux, les perdants peuvent bien aller se tirer une balle dans le crâne, tout le monde s'en moque, seuls les chanceux sont entourés.
Éditions FLEUVE NOIR
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