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13 juin 2015

Le Diable au soleil

de Michel Carnal

— Ça pue, dis-je. Il y a des charognes là-dedans

L'Indien me regarda

— Pour nous, cela ne sent rien. C'étaient des traîtres. Un traître mort ne pue jamais.

Il rit à belles dents, reprit :

— Ils sont bien cinquante sous les pierres. Des peones de Chanpecoslango, des attardés, des gens qui ne voulaient pas comprendre qu'ils seront plus heureux lorsque le peuple aura triomphé de la barbarie capitaliste. Tellement bornés qu'il nous a fallu les tuer. Les morts sont le ferment de la Révolution. Posadas l'a dit. On les a alignés là, juste où vous êtes, et on les a descendus à la mitraillette. Tacatacata... Comme ça. Après, on a fait rouler des rochers sur les corps. Mais ça n'empêche pas l'odeur ni les vautours.

Éditions FLEUVE NOIR

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13 juin 2015

Dossier "Euratom"

de Michel Carnal

Jorg bondit par dessus la balustrade de bois sculpté: le plancher vibra et résonna sourdement sous son poids. L'homme qui lisait se redressa d'un brusque mouvement et fouilla dans sa veste.

 

Jorg, en une fraction de seconde, enregistra l'image de son crâne chauve et de son regard incrédule qui s'affolait. Il le saisit à bras le corps, l'empêchant de saisir son arme, et lui enfonça sa lame sous les côtes. L'homme poussa un cri. Jorg le lâcha. Il trébucha, ses mains se crispèrent sur le manche du poignard... Puis il s'effondra sur le côté comme une masse.

Éditions PRESSES DE LA CITÉ

13 juin 2015

Les acharnés

de Michel Carnal

les acharnes

« La jeunesse, dit Duéze, tout le monde en parle: les moralistes, les sociologues, les psychiatres... Personne en fait ne la connaît. Pour les commerçants c'est un "marketing", pour d'autres une masse amorphe, ou une masse d'énergie, mais sans emploi, détachée de tout. Il faudrait se méfier de ce détachement, il pourrait rapidement se transformer en contestation violente de notre Société... »

Pour les officiels du S.D.E.C.E. en tout cas, cela n'est que phrases creuses, calembredaines et billevesées, surtout à propos d'une très banale affaire, de celles que l'on nomme habituellement: vol et communication à une puissance étrangère de documents intéressant la Défense Nationale.

Ce qui est moins habituel cependant c'est que l'auteur de cette communication est une toute jeune fille, une brillante étudiante en sociologie, issue de la meilleure - ou de la pire - bourgeoisie, une privilégiée en quelque sorte profitant justement de tous les avantages de cette société...

Cela pose un problème... Mais il y a la tradition, la routine sacro-sainte, le poids de l'administration, la lenteur des Services Secrets, et aussi la mauvaise ambiance qui y règne entre les tenants inconditionnels du régime, et ceux qui prévoient, escomptent, préparent sa chute et les lendemains.

Pour beaucoup les émeutes d'Amsterdam et de Berlin n'annoncent pas celles de Paris…

Éditions FLEUVE NOIR

13 juin 2015

Une fille de nulle part

de Michel Carnal

 

Le problème était peut-être un faux problème, mais il était relativement simple: entretien avec un pays du nouveau Maghreb - la Libye, pour ne pas la nommer - de liens d'amitié dont les Libyens se moquaient comme de leur premier dromadaire... Cela pour plusieurs raisons: la fidélité aux rêveries aberrantes d'un vieillard, l'espoir de vendre un matériel militaire coûteux et celui, extrêmement fallacieux, d'obtenir quelques concessions, sans jouer sur les mots, en matière de pétrole...

 

Pour mener la partie, une seule carte: la connaissance d'un complot mettant en danger l'équipe au pouvoir. Un régime de colonels est toujours menacé par des capitaines.

 

L'alternative: avertir les gens en place en tablant sur une reconnaissance que la mentalité arabe rendait fort illusoire; ou soutenir les conjurés en ayant pour toute garantie des promesses qui, probablement, ne seraient jamais tenues.

Éditions FLEUVE NOIR

13 juin 2015

Les compagnons

de Michel Carnal

L'homme ne sentit pas grand chose. Seulement un choc violent contre sa hanche gauche un peu au-dessous de la ceinture, mais ce n'était pas spécialement étonnant dans la foule pressée devant le grand Bouddha de papier éclairé de l'intérieur tel un lampion immense.

 

Quelques secondes plus tard, à cause de la sensation d'humidité le long de sa cuisse, l'homme songea à ces enfants qui transportaient des poissons-lune dans des bocaux de verre ou des sacs de plastique.

 

Il regarda autour de lui la grande cohue anonyme de l'Asie, les étudiants en noir, les filles-fleurs, les pères de famille... Tout cela joyeux, exubérant, un peu ivre...

 

Puis la douleur l'assaillit. Une sensation atroce de brûlure qui, partant de la taille descendait le long de sa jambe gauche, remontait sous le bras... L'homme poussa un cri...

Éditions FLEUVE NOIR

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13 juin 2015

L'honorable correspondant

de Michel Carnal

Comme il s'y attendait, c'était la confirmation pure et simple de la présence du professeur Borislav Zarow, de l'Institut de Radio-Électronique de l'Académie des Sciences de l'U.R.S.S. et de ses quatre principaux collaborateurs dans le quadri-réacteur TU 114 de l'Aéroflot qui s'était écrasé dans l'après-midi sur les contreforts du Mont Takao.

 

Était confirmé également, avec une sécheresse se passant de tout commentaire, que le professeur Zarow transportait avec lui, dans une serviette de cuir fauve, une étude ultra-confidentielle destinée au Centre Expérimental de Habarowsk et intéressant le ministère de la Défense, département de la Recherche.

Éditions PRESSES DE LA CITÉ

13 juin 2015

La balade irlandaise

de Michel Carnal

Il y a plusieurs tendances dans l'Armée Révolutionnaire Irlandaise, plusieurs groupes, plusieurs directions, et des rancunes, et des scissions, tout cela datant d'un bon demi-siècle.

 

Il y a les Marxistes et les Conservateurs, les "Réguliers" et les "Provisionnels", ceux qui songent plus à la religion qu'à la politique et ceux qui pensent exactement le contraire.

 

Il y a les tièdes et les mous, et les acharnés qui ne discutent qu'à coups de fusils, explosions de bombes, assassinats collectifs ou artisanaux.

 

Et au milieu de tout cela, moi, Philippe Larsen, qui cherchait un homme. Comme Diogène.

 

Heureusement qu'il y avait de la bière dans mon tonneau.

Éditions FLEUVE NOIR

13 juin 2015

Le remplaçant

de Michel Carnal

L'avantage d'avoir une position enviable dans un Service Secret, c'est d'abord d'être envié et ensuite de pouvoir, le cas échéant, glisser son petit grain de sel dans les affaires en cours...

 

Et même à la limite, avoir la possibilité de refuser une mission, lorsque celle-ci vous semble de trop piètre importance pour le personnage important que l'on est. Mais il faut que le travail se fasse malgré tout. Alors, on se fait remplacer par un sous-fifre — pardon, un collaborateur auquel on ne demande pas son avis.

 

Les problèmes commencent lorsque le collaborateur en question se fait descendre bêtement. À votre place.

Éditions FLEUVE NOIR

13 juin 2015

Tu n'iras qu'en Irak

de Michel Carnal

 

L'homme est depuis longtemps dissimulé dans un angle du mur et bondit dès qu'il s'imagine surpris.

 

Zulbekian a à peine le temps d'entrevoir sa silhouette déformée par les plis d'une djellaba brunâtre et l'éclair luisant d'une lame courbe...

 

En une fraction de seconde, il songe au revolver coincé dans sa ceinture, mais la panique, la certitude qu'il a de son destin, le paralysent. Quelque chose dans ses prunelles comme une lumière trop crue et il veut hurler sa terreur...


Mais il est déjà trop tard....

 

L'homme lui plaque la main sur la bouche et lui tranche la gorge.

Éditions PRESSES DE LA CITÉ

13 juin 2015

Vanina

de Michel Carnal

... Au S.D.E.C.E., c'était l'imbroglio. Il y avait la droite et la gauche. Ceux qui se disaient de gauche parce que ça rapporte et ceux qui s'affichaient de droite par anti-conformisme. Les pro-Chinois, les pro-Nasser, les pro-Juifs, les pro-Russes, les pro-Européens.

 

Ceux qui étaient restés pro-Américains se cachaient dans les W.C. pour le dire. Il y avait les rescapés des réseaux Paillole qui maffiataient entre eux, les fanatiques et les mollassons, ceux qui croyaient en Dieu-le-Père-en-képi-étoilé et ceux qui n'y croyaient plus depuis belle lurette. Ceux qui regrettaient le Maréchal et ceux qui attendaient un Colonel. Ceux qui sauvaient régulièrement la planète. Ceux qui lisaient des romans d'espionnage, dans le tiroir de leur bureau. Ceux qui restaient jusqu'à minuit et ceux qui ne venaient jamais…

Éditions FLEUVE NOIR

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