E pericoloso sporgesi
de Hervé Sard
Prenez une mesure d’impertinence, une pincée de cynisme, une dose de rébellion. Ajoutez un doigt d’humour et saupoudrez de dérision. Mélangez. Secouez. Vous obtiendrez, physique en moins, quelqu’un ressemblant à Quentin.
Quentin Dickens, « Kant » pour ceux qui le fréquentent, est un utopiste. Un utopiste réaliste. Si, ça existe. La preuve !
Nantais d’adoption – il a grandi en Ardèche –, fils d’un basketteur anglais et d’une institutrice privadoise, journaliste naguère mal dans sa peau chez divers quotidiens qu’il a vite quittés, il rassemble ses modestes économies et crée une gazette qu’il baptise "Quat’jeudis". Pour la bonne et simple raison qu’elle sort tous les quatre jeudis.
Son credo ? Le sujet qui fâche, qui divise, qui oppose. Le sujet qui marque les esprits. Souvent celui dont on a parlé un temps, tombé aux oubliettes parce que dépassé par des unes plus racoleuses, et qui pourtant aurait mérité qu’on le creuse. Facile et déjà vu, ce genre de parution, diront certains. Oui. Mais Quentin… Quentin c’est autre chose.
Au fil des numéros, il propose sa plume acerbe aux esprits curieux et insoumis. Kant sait, du moins il ose explorer l’envers du décor. Au point de s’y perdre, parfois. Il aime ça. Flanqué d’un coq de combat nain, Coco, d’une flopée d’indicateurs traînant les rues et les endroits qui comptent, épaulé par un ou une coéquipière qu’il prend soin de recruter selon des critères qui feraient hurler tous les DRH de la planète, Kant a pour seules armes son cerveau, ses contacts, son flair et sa débrouillardise.
Éditions AFNIL