Les disparus de la RN12

de Claude Le Moullec

J’ai été flic dans une autre vie. Et même un bon flic. Puis les choses se sont compliquées. À Brest, il y a eu Marcus qui m’a entraîné dans une sorte de roulette russe (Décompte mortel à Brest). J’en suis sorti indemne physiquement mais pas moralement. S’y est ajouté un choix cornélien : mon métier ou mon amour pour Maria qui à l’époque avait le défaut d’être encore mineure

J’ai choisi Maria. Elle est de ces êtres rares que l’on ne rencontre qu’une fois dans sa vie et qu’il ne faut pas laisser échapper. Pour vivre, comme beaucoup d’anciens flics, je me suis recyclé en enquêteur privé. C’est à ce titre que j’ai été recruté par la Nouvelle Démocratie Française (NDF) pour protéger Vincent Fravel, son candidat à la députation sur la circonscription de Saint-Brieuc. Le protéger et aussi enquêter sur un corbeau capable d’attenter à sa vie (Coup de feu à Saint-Brieuc).

Dans cette affaire, je me suis pris dans la tête une balle qui était destinée au candidat. Depuis je suis dans une sorte d’état végétatif, aux portes de la mort. Mais avec ou sans moi, la vie a continué. Maria ne s’est pas contentée de la thèse officielle. À ses yeux, celle du tireur isolé, un vieux tueur à gages venu des bas fonds de New York ne collait pas.

Elle a finalement obtenu la preuve que celui qui avait commandité l’attentat contre Fravel n’était autre que Léo-Paul, le président du NDF et fils unique de Pierre et Grâce Delingle. Qu’il soit sans envergure ne l’empêchait pas d’être rongé par une jalousie maladive.

Ma lolita aurait dû attendre que la vérité soit révélée. C’était mal la connaître. Elle s’est arrangée pour faire griller Léo-Paul dans l’incendie de sa villa d’Enghien-les-Bains et disparaître sous la couverture radar de ceux qui la recherchent.

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