de Pierre-Martin Perreaut

Dès que son poulain fut sorti, l'éditeur se frotta les mains de contentement en relisant à haute voix la phrase que Judo avait écrite de sa propre main sous sa dictée : " Je sais qu'il est ton amant. Il faut que JE tue IL ".

Il avait enfin réussi à placer l'idée qui lui trottait dans la tête depuis des années : démarrer un roman policier avec un crime à deux inconnues : JE et IL, l'assassin et la victime. Si le jeune Judo voulait bien se creuser les méninges, en moins de dix pages cela pouvait devenir... Hitchcockien ! !

Trente secondes plus tard, Françoise Roux entrait dans le bureau de Leroy, posait son parapheur sur son sous-main, ses mains sur ses épaules et s'apprêtait à poser ses lèvres sur celles qu'il lui tendait quand soudain le courant fut coupé.

Éditions FLEUVE NOIR

de Pierre-Martin Perreaut

C'est Bouchard, avec sa bon Dieu de manie de penser avec sa craie, qui a tout remis en question. Il avait hérité de la bonne du curé — si l'on peut dire — mais comme "3J" passait la main sur la bonne espagnole — si l'on peut redire — et que le grot Pat se tapait Gros Léon

— ! ?

 "3 J" avait fait irruption dans son bureau pour l'informer qu'à partir de maintenant il était prêt à lui donner un coup de main. II tomba sur le tableau noir de Bouchard sur lequel celui-ci avait écrit : Émilienne. Carmen. Angèle. Etc., etc.

— Mon petit Bouchard, il y en a un de trop.

— Je ne suis pas de votre avis, patron. Moi, je dirais plutôt qu'il en manque.

— Non, Bouchard, il y a un etc. de trop. Relisez votre grammaire ou regardez dans un dictionnaire.

Éditions FLEUVE NOIR

de Pierre-Martin Perreaut

- À l'époque, je voulais simplement garder des preuves que la connerie des gens qui se lancent dans le kidnappage est sans limite.

- ... ping !

- ... page !... Freddo !... Kidnappage : " Petit Robert ", page 961. On cause français oui ou merde !

- Tout à l'heure t'as dit "kidnapping ".

- Tout à l'heure je parlais américain. Nuance. Et puis ça suffit comme ça. Sais-tu seulement que la moyenne du temps qui s'écoule entre le moment où des ravisseurs piquent un gosse et celui où ils se font piquer est de trois jours et demi ?

- Yaka pas se faire prendre.

- Bravo ! Luigi. Et pour ça, qu'est-ce qu'il faut faire ?

- Ben... Eh bien, y'a qu'à savoir tout ce qu'il ne faut pas faire et faire autre chose.

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de Pierre-Martin Perreaut

Fini le cirque. Fini Bilbo. Depuis un mois il est interdit de piste à vie. Pourquoi ? Bilbo a voulu tuer.

Qui ? Un homme,une femme ? Non. Alors un nain ? Pire ! Un animal. Un cheval ! Et cela les gens du voyage ne le lui pardonneront jamais. Deux jours après son "crime", dans le fichier de tous les chapiteaux dressés aux quatre coins de l'Europe, le nom de Bilbo est barré d'un trait rouge. Rouge comme le sang du poney qu'il a tenté d'égorger en pleine nuit pour se venger d'un palefrenier.

La veille, le cirque avait donné une représentation à Villeurbanne, dans la banlieue lyonnaise. À l'aube, la caravane prit la route de Vienne et Bilbo celle de Paris. Le million de chômeurs annoncé officiellement depuis peu venait de s'augmenter d'une unité. Une unité en chiffre, une demie en poids et zéro en valeur statistique, car un artiste n'est jamais chômeur; il court le cachet.

L'ennui pour Bilbo c'est qu'il n'avait plus à courir, toutes les entrées des artistes lui étaient désormais fermées...

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de Pierre-Martin Perreaut

Les personnages: La grande Véro. En antillais " g'ande Vé'o ". Profession tapine rue Godot-de-Mauroy. Signe particulier : Putain ! Ce qu'elle est belle !

Suzy et Momone. Les collègues de travail de la précédente.

Un Portugais. Le seul à avoir été logé, nourri et ... câliné à l'oeil pendant trois jours par ces dames. Ensemble ou séparément.

Fred Lauriac, dit "la Mouche". Ami et néanmoins protecteur de la grande Véro. Arrêté pour un double meurtre alors qu'il sort de prison où il a passé 12 ans à payer un premier crime.

L'histoire: Suzy a l'idée du siècle pour sauver la tête de Lauriac. Une évasion du Palais de Justice " à la manière de..." ? Mieux que ça. Une prise d'otage à l'italienne ? Encore mieux que ça. Demain, "la Mouche" sera un homme libre. Libre à perpétuité. Parce que, quand on est mort, c'est pour longtemps.

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de Pierre-Martin Perreaut

Chassé-croisé : Échange réciproque et simultané de place, de situation (Petit ROBERT).

Braquasse : de braquer et faire un casse. Opération inédite qui consiste à faire un casse dans une banque en braquant un otage que l'on a amené avec soi alors qu'il y en a plein à l'intérieur (Pierre-Martin PERREAUT).

Maintenant appelez TAXIVIT ou faites le 829.48.48 si vous préférez les chiffres aux lettres. Commandez un taxi pour mardi prochain. Insistez pour que l'on vous envoie la fille qui vous a conduit la semaine dernière à la gare de Lyon. Une blonde qui avait des yeux !... Et c'est parti pour un braquasse chassé-croisé.

Seulement, souvenez-vous qu'il ne faut jamais mettre le pied dans une fourmilière. Vous écrasez une fourmi, il en sort des milliers. 17.000 exactement. C'est le nombre de chauffeurs de taxi dans Paris actuellement.

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de Pierre-Martin Perreaut

Dix ans que je paie pour un autre. En silence. Un silence dans lequel le mot innocent résonne en moi chaque fois que je regarde mes mains. Mes mains qui n'ont jamais tenu le revolver qui a tué Vannier. Dix ans que je sais qui l'a tenu, qui a tué, qui a mis l'arme dans la boîte à gants de ma voiture. Dix ans que je sais qui a prémédité ce crime que je n'ai pas commis, l'a fait commettre par un tiers - comprenez tueur - et me l'a ensuite mis sur le dos.

Dix ans... enfin, non, pas tout à fait. Il y aura dix ans très exactement dans un mois. Plus que trente jours et il y aura prescription. Passé cette date, ni la tête qui a pensé ni le bras qui a tiré ne risqueront plus rien.

Bourdon, la tête, a accédé au poste suprême. Il est P.-D.G. de la Compagnie "Revivre". Dupré, le bras, continue de s'engouffrer dans les portes que lui ouvre toutes grandes Bourdon.

Moi, l'innocent, pour la 3620e fois je vais regagner ma cellule et revoir le film de "mon crime" entre guillemets.

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de Pierre-Martin Perreaut

- Vous êtes une amie de Mme Cresson ? La pauvre, il aurait mieux valu qu'elle soit tuée sur le coup. Vous vous rendez compte, tomber dans la cage de l'ascenseur du cinquième sur le toit de la cabine qui était au rez-de-chaussée ?

- Elle a perdu l'usage de ses deux jambes ?

- Elle a perdu ses deux jambes et l'usage du bras gauche. Faites l'addition, il ne lui reste pas grand-chose.

- Vous soupçonnez quelqu'un ?

- Tout le monde sait qui a ouvert la porte. Même M. Mansard. Seulement, faute de preuve...

Solange comprend que la concierge n'ira pas plus loin. Elle se revoit, fin juillet, dans la cabine du téléphone à la poste de Chalon. Elle vient de demander à M. Cresson s'il connaît Monique et il lui répond avant de raccrocher : "Ne nous parlez jamais de cette fille".

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de Pierre-Martin Perreaut

Le directeur artistique de l'agence "Publipromo" est égorgé sur sa table à dessin entre 14 heures et 14 h 10.

"3J" arrive à 14 h 50 pour une enquête non - stop qui s'achèvera à 19 h 30.

Pendant tout un après - midi nous serons 35 personnes interdites de contact avec l'extérieur. 35 otages de la police en quelque sorte. Le monde renversé. Et c'est à qui chargera son voisin. Le chauffeur du patron vole du whisky; on vole des portefeuilles : c'est le chauffeur le coupable. Sarazin est pédéraste; on tue Sarazin : le meurtrier est pédéraste. Quelqu'un fait marcher le magnétoscope à l'heure où Sarazin est assassiné; Warensky est un maniaque des essais de magnétoscope : pourquoi Warensky ne serait -il pas l'assassin ?

Et Pascal dans tout ça ? Lequel ? le vrai : celui des "Pensées". Il était absent quand on a découvert le corps. C'est pourtant lui qui confondra le coupable. Comme quoi les absents n'ont pas toujours tort.

Éditions FLEUVE NOIR

1922 - 2005

Biographie

De son vrai nom Léon Guillaumin, il est né en 1922 à Lessard en Bresse. Créatif et dessinateur, il est recruté après la guerre au sein de l'agence de Publicité Yves Alexandre. Il y a fait toute sa carrière et finit au poste de directeur de la création, il créé de nombreuses publicités et quelques slogans publicitaires célèbres.

Il publie en 1972 son premier roman, "Trop, c'est trop", qui lui vaut le "Prix du Quai des Orfèvres". Il crée ensuite le personnage du commissaire Jean-Joseph Janiaut surnommé "3J" en référence aux initiales de son nom pour une trentaine de romans parus dans la collection Spécial Police des Éditions Fleuve Noir.

À la retraite, il reprend son vrai nom pour publier le "Traité des Tautogrammes" pour lequel il est reçu chez Bernard Pivot dans l'émission "Apostrophes" sur Antenne 2.

Léon Guillaumin, alias Pierre-Martin Perreaut est décédé en 2005 à Paris

(Sources: Wikipedia / stephane.lavirotte. / bibliopoche.com)

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Résumés

Série Jean-Joseph Janiaut, dit "3J"

1. "3J" non-stop (Éd. Fleuve Noir - 1977)
2. C'était écrit (Éd. Fleuve Noir -1977)
3. Causerie au coin du feu(Éd. Fleuve Noir - 1976)
4. Chassé-croisé (Éd. Fleuve Noir - 1976)
5. Chassez le naturel... (Éd. Fleuve Noir - 1978)
6. Dix de Der pour "3J" (Éd. Fleuve Noir - )
7. Échec... et rapt (Éd. Fleuve Noir - 1974)
8. Etc... Etc. (Éd. Fleuve Noir - 1976)
9. Je tue Il (Éd. Fleuve Noir - 1974)
10. Jours J pour "3J" (Éd. Fleuve Noir - 1975)
11. Le chat, le bouleau et le Petit Martin (Éd. Fleuve Noir - 1980)
12. Le docteur est absent jusqu'au... (Éd. Fleuve Noir - 1980)
13. Le Jeu des 7-z-erreurs (Éd. Fleuve Noir - 1979)
14. Le métro, c'est trop (Éd. Fleuve Noir - 1976)
15. L'argent par les fenêtres (Éd. Fleuve Noir - 1980)
16. L'éternel Premier (Éd. Fleuve Noir - 1977)
17. Meurtre en play-back (Éd. Fleuve Noir - 1975)
18. Pompe funèbre (Éd. Fleuve Noir - 1977)
19. Qui a tué la Joconde ? (Éd. Fleuve Noir - 1975)
20. Qui c'est ?... C'est le plombier ! (Éd. Fleuve Noir - 1979)
21. Sale tour pour "3J" (Éd. Fleuve Noir - 1979)
22. Tel flair, tel flic (Éd. Fleuve Noir - 1981)
23. Y a un os (Éd. Fleuve Noir - 1977) 

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Autres titres

• Traité de Tautogrammes
• Trop, c'est trop (Prix du Quai des Orfèvres - 1972)

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Série "3J"

• "3J" en a ras le bol
• Entre deux morts...
• Prescription, demain minuit

Bonne lecture