de Pierre-Martin Perreaut

Dix ans que je paie pour un autre. En silence. Un silence dans lequel le mot innocent résonne en moi chaque fois que je regarde mes mains. Mes mains qui n'ont jamais tenu le revolver qui a tué Vannier. Dix ans que je sais qui l'a tenu, qui a tué, qui a mis l'arme dans la boîte à gants de ma voiture. Dix ans que je sais qui a prémédité ce crime que je n'ai pas commis, l'a fait commettre par un tiers - comprenez tueur - et me l'a ensuite mis sur le dos.

Dix ans... enfin, non, pas tout à fait. Il y aura dix ans très exactement dans un mois. Plus que trente jours et il y aura prescription. Passé cette date, ni la tête qui a pensé ni le bras qui a tiré ne risqueront plus rien.

Bourdon, la tête, a accédé au poste suprême. Il est P.-D.G. de la Compagnie "Revivre". Dupré, le bras, continue de s'engouffrer dans les portes que lui ouvre toutes grandes Bourdon.

Moi, l'innocent, pour la 3620e fois je vais regagner ma cellule et revoir le film de "mon crime" entre guillemets.

Éditions FLEUVE NOIR

de Pierre-Martin Perreaut

- Vous êtes une amie de Mme Cresson ? La pauvre, il aurait mieux valu qu'elle soit tuée sur le coup. Vous vous rendez compte, tomber dans la cage de l'ascenseur du cinquième sur le toit de la cabine qui était au rez-de-chaussée ?

- Elle a perdu l'usage de ses deux jambes ?

- Elle a perdu ses deux jambes et l'usage du bras gauche. Faites l'addition, il ne lui reste pas grand-chose.

- Vous soupçonnez quelqu'un ?

- Tout le monde sait qui a ouvert la porte. Même M. Mansard. Seulement, faute de preuve...

Solange comprend que la concierge n'ira pas plus loin. Elle se revoit, fin juillet, dans la cabine du téléphone à la poste de Chalon. Elle vient de demander à M. Cresson s'il connaît Monique et il lui répond avant de raccrocher : "Ne nous parlez jamais de cette fille".

Éditions FLEUVE NOIR

de Pierre-Martin Perreaut

Le directeur artistique de l'agence "Publipromo" est égorgé sur sa table à dessin entre 14 heures et 14 h 10.

"3J" arrive à 14 h 50 pour une enquête non - stop qui s'achèvera à 19 h 30.

Pendant tout un après - midi nous serons 35 personnes interdites de contact avec l'extérieur. 35 otages de la police en quelque sorte. Le monde renversé. Et c'est à qui chargera son voisin. Le chauffeur du patron vole du whisky; on vole des portefeuilles : c'est le chauffeur le coupable. Sarazin est pédéraste; on tue Sarazin : le meurtrier est pédéraste. Quelqu'un fait marcher le magnétoscope à l'heure où Sarazin est assassiné; Warensky est un maniaque des essais de magnétoscope : pourquoi Warensky ne serait -il pas l'assassin ?

Et Pascal dans tout ça ? Lequel ? le vrai : celui des "Pensées". Il était absent quand on a découvert le corps. C'est pourtant lui qui confondra le coupable. Comme quoi les absents n'ont pas toujours tort.

Éditions FLEUVE NOIR

1922 - 2005

Biographie

De son vrai nom Léon Guillaumin, il est né en 1922 à Lessard en Bresse. Créatif et dessinateur, il est recruté après la guerre au sein de l'agence de Publicité Yves Alexandre. Il y a fait toute sa carrière et finit au poste de directeur de la création, il créé de nombreuses publicités et quelques slogans publicitaires célèbres.

Il publie en 1972 son premier roman, "Trop, c'est trop", qui lui vaut le "Prix du Quai des Orfèvres". Il crée ensuite le personnage du commissaire Jean-Joseph Janiaut surnommé "3J" en référence aux initiales de son nom pour une trentaine de romans parus dans la collection Spécial Police des Éditions Fleuve Noir.

À la retraite, il reprend son vrai nom pour publier le "Traité des Tautogrammes" pour lequel il est reçu chez Bernard Pivot dans l'émission "Apostrophes" sur Antenne 2.

Léon Guillaumin, alias Pierre-Martin Perreaut est décédé en 2005 à Paris

(Sources: Wikipedia / stephane.lavirotte. / bibliopoche.com)

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Résumés

Série Jean-Joseph Janiaut, dit "3J"

1. "3J" non-stop (Éd. Fleuve Noir - 1977)
2. C'était écrit (Éd. Fleuve Noir -1977)
3. Causerie au coin du feu(Éd. Fleuve Noir - 1976)
4. Chassé-croisé (Éd. Fleuve Noir - 1976)
5. Chassez le naturel... (Éd. Fleuve Noir - 1978)
6. Dix de Der pour "3J" (Éd. Fleuve Noir - )
7. Échec... et rapt (Éd. Fleuve Noir - 1974)
8. Etc... Etc. (Éd. Fleuve Noir - 1976)
9. Je tue Il (Éd. Fleuve Noir - 1974)
10. Jours J pour "3J" (Éd. Fleuve Noir - 1975)
11. Le chat, le bouleau et le Petit Martin (Éd. Fleuve Noir - 1980)
12. Le docteur est absent jusqu'au... (Éd. Fleuve Noir - 1980)
13. Le Jeu des 7-z-erreurs (Éd. Fleuve Noir - 1979)
14. Le métro, c'est trop (Éd. Fleuve Noir - 1976)
15. L'argent par les fenêtres (Éd. Fleuve Noir - 1980)
16. L'éternel Premier (Éd. Fleuve Noir - 1977)
17. Meurtre en play-back (Éd. Fleuve Noir - 1975)
18. Pompe funèbre (Éd. Fleuve Noir - 1977)
19. Qui a tué la Joconde ? (Éd. Fleuve Noir - 1975)
20. Qui c'est ?... C'est le plombier ! (Éd. Fleuve Noir - 1979)
21. Sale tour pour "3J" (Éd. Fleuve Noir - 1979)
22. Tel flair, tel flic (Éd. Fleuve Noir - 1981)
23. Y a un os (Éd. Fleuve Noir - 1977) 

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Autres titres

• Traité de Tautogrammes
• Trop, c'est trop (Prix du Quai des Orfèvres - 1972)

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Série "3J"

• "3J" en a ras le bol
• Entre deux morts...
• Prescription, demain minuit

Bonne lecture

de Hervé Le Corre

La "semaine sanglante" de la Commune de Paris voit culminer la sauvagerie des affrontements entre Communards et Versaillais.

Au millieu des obus et du chaos, alors que tout l'Ouest parisien est un champ de ruines, un photographe fasciné par la souffrance des jeunes femmes prend des photos "suggestives" afin de les vendre à une clientèle particulière.

La fille d"un couple disparait un jour de marché. Une course contre la montre s'engage pour la retrouver.

Éditions RIVAGES

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Dans l'esprit de "L'Homme aux lèvres de saphir" (dont on retrouve l'un des personnages), Hervé Le Corre narre l'odyssée tragique des Communards en y mêlant une enquête criminelle haletante.

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de Bernard-Paul Lallier alias de Éric Deschodt

Comme elle le faisait tous les matins, Anaïs ouvrit les hautes fenêtres et poussa les contrevents. Elle considéra un instant la rue déserte, l'esprit occupé à des pensées indistinctes, quand son attention fut attirée par une mouvante blancheur.

Elle constata qu'il s'agissait d'un rideau de voilage battant au vent. Elle compta les fenêtres et conclut à haute voix : - Allons le Grand n'a pas fermé sa fenêtre hier au soir.

Cette constatation provoqua chez elle une intense jubilation. Enfin du nouveau, de l'Aventure, quelque chose d'inédit. Pour du nouveau et de l'insolite Anaïs Belcoudert allait être servie et au-delà de tous ses espoirs...

Éditions LIBRAIRIE DES CHAMPS-ÉLYSÉES

de Éric Deschodt & Jean-Claude Lattès

L'empoisonnement de Pic de la Mirandole, le 17 novembre 1494, reste un mystère qui n'a jamais été élucidé.

Pourquoi a-t-on assassiné le plus grand humaniste du Quattrocento, l'ami du roi de France ? Par amour, par jalousie ou par peur de révélations ?

Et qui l'a tué ? La liste des suspects potentiels est longue : Marsile Ficin, le moine Savonarole, le pape Borgia, des kabbalistes, Marguerite de Médicis... ?

Un certain Jean-Giovanni Rollet est chargé par le roi Charles VIII d'enquêter sur la mort du grand homme : conspirations, soupçons, harangues enflammées de Savonarole, le jeune homme a du pain sur la planche...

Éditions du SEUIL

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Un roman " florentin ", selon le mot des auteurs, qui révèle bien des aspects inconnus de la capitale de la Renaissance, un roman historique et policier qui plonge au cœoeur de l'Italie du XVe siècle.

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de Éric Deschodt

Quand on est jeune, très belle, très riche et qu'on habite Genève, on a des rêves d'absolu : l'héroïne de ce roman s'éprend de l'Afrique, de la révolution et d'un Africain. C'est un homme de haut lignage, le chef extrémiste d'un maquis.

Mais la paix s'installe, le révolutionnaire s'enlise dans une folie absolutiste.

Épilogue effrayant pour ce drame emprunté à une histoire réelle, datant des débuts de l'indépendance. Ce roman violent et très rythmé peint le désir, la désillusion et le racisme avec des couleurs tragiquement contrastées.

Éditions LA TABLE RONDE

de Éric Deschodt

Une vieille dame très digne, seule héritière de son père qui en a fait la femme la plus riche de France, s'ennuie et s'enfonce dans l'indifférence depuis la mort de son mari. Elle a une fille, mais la voit peu. Une milliardaire sans divertissement est une reine pleine de misère.

Une rencontre de hasard au Polo de Bagatelle va la ramener à la vie. Son sauveur est un personnage de Pasolini. Grand garçon à talents qui pourrait être son fils, il enrage d'être pauvre et se démène pour ne plus l'être avec une fureur noire et peu de succès. Il a écrit plusieurs romans mais qui ne l'ont pas enrichi, bien qu'ils fussent très honorables. Alors il s'est fait photographe, de riches, pragmatiquement.

Ayant remarqué que la richesse est souvent masochiste, il insulte copieusement ses clients tout en leur tirant le portrait. À défaut de fortune il est devenu un personnage parisien. La vieille dame et son contraire deviennent inséparables. Il la distrait merveilleusement de la navrante monotonie des rapports de ses comptables qui ne lui annoncent tous les ans que l'empilement sur ses milliards de centaines de millions. Aussi ne met-elle point de limites à satisfaire son amuseur.

La fortune de son protégé monte très rapidement, jusqu'à frôler ce ciel qu'aucune fortune n'atteint jamais. Il s'enhardit jusqu'à lui demander de faire de lui son légataire universel. Pourquoi pas ? lui laisse entendre sa bienfaitrice. La famille attaque cette disposition.

La justice rétablit la balance entre les deux intérêts. La vieille dame n'a rien détourné. Quant au fauteur de troubles, n'ayant jamais caché son jeu, il n'a rien volé : toute peine mérite salaire. L'argent fait parfois le bonheur.

Éditions DE FALLOIS

de Éric Deschodt

Dans le parc naturel de Brière - marais brut sous ciel changeant -, entre la Loire et la Vilaine, à deux pas de Saint-Nazaire, un écologiste de 25 ans, biologiste de son métier, part en guerre pour la nature.

Il s'attaque d'abord à un Briéron qui pourrait être son grand-père et qui ne lui a rien fait, mais chasse et pêche avec une criminelle liberté. Premier combat, première déroute.

Le missionnaire persiste. Il s'en va prêcher l'abstinence aux chasseurs du Parc, assemblés à Saint-Nazaire, et l'histoire bascule. Un exalté tonitruant, militant breton, menace le "Parisien" et provoque son expulsion.

Dans la nuit du lendemain, le laboratoire du biologiste dans les bureaux du Parc est dévasté.

Commence sur fond d'amour masqué, l'histoire d'une vengeance, d'une conversation à l'amitié et d'une conspiration de fidelité à l'antique nation de Bretagne.

Éditions J.C LATTÈS