Le papillon dans l'oreille de l'éléphant

de Jean-Pierre Campagne

Cœur léger, inspecteur de police à Nairobi, est envoyé au lac Magadi pour arrêter un homme accusé d'avoir brûlé vif ses deux enfants. Lorsqu'il arrive sur place, l'homme est mort. Suicide ? Accident ? Lynchage ?

La veuve préfère qu'on conclue à un accident. Ainsi, elle pourra toucher les assurances. Plus étrange, le supérieur hiérarchique préfère, lui aussi, cette thèse. Ainsi, l'usine où travaillait le mort ne sera pas éclaboussée par une histoire sordide.

Cœur léger comprend mieux pourquoi on lui demande de ne pas poursuivre ses investigations quand il découvre que le cadavre du lac Magadi n'est autre que celui du ministre des Affaires étrangères. Des adversaires politiques l'ont prestement éjecté d'un hélicoptère volant à haute altitude. Découvrir comment et pourquoi ce cadavre a atterri dans le lac Magadi prend une tout autre ampleur.

Cœur léger aura-t-il le courage de se lancer dans cette enquête susceptible de lui attirer les pires ennuis ?

Sa grand-mère lui dira : "Prends ta peur, avale-la et avance. Retourne au bord du lac et cherche. Oublie le kikuyu, le paysan frileux. Sois un chasseur et tue le fauve." Parce que les hasards de sa naissance l'ont fait à la fois kikuyu et maasaï, parce qu'il porte en lui la patience séculaire des uns et la rage guerrière qui anime les autres, il va devoir choisir entre le combat suicidaire contre les puissances politiques et financières qui mettent à sac son pays, et l'acceptation amère de l'impuissance des fonctionnaires africains devant la corruption et l'injustice.

Éditions JULLIARD