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15 décembre 2009

Otelo

de Bernard Mathieu

OteloIl fait encore nuit sur le plateau central. Barreto ne peut pas dormir: sa vie de flic usé à servir les puissants, la petite maison qu'il habite avec Lene et les gosses, dans la banlieue de Brasilla, sa maîtresse, la grosse Zulma qui s'arrange comme l'as de pique, l'insupportent.

Il entasse le magot qu'il vient de voler, au prix de deux meurtres, dans le coffre de sa Bronco et il prend la route de l'Ouest qui conduit vers les marais immenses du Pantanal, vers la Bolivie, le Paraguay et l'Argentine: ces confins du pays où tout s'échange, tout se vend, tout se trafique. Il est riche désormais. Il rêve de ce dont rêvent les types comme lui, à envergure de boeuf, qui ont toujours vécu dans la gêne.

À la même heure, sous les frondaisons du parc Ibirapuéra où s'attarde la nuit suffocante de São Paulo, le capitaine Otelo court, comme chaque jour. Il court après sa jeunesse foudroyée par la dictature, il court après le souvenir d'Iris qu'il a vue, pour la dernière fois, couverte de sang dans les locaux du DOI-CODI, la police de l'armée qui luttait contre la guérilla.

Il se fait du souci. Pourquoi Zé, le jeune homme qu'il a tiré de la rue, qu'il a éduqué comme s'il était son fils et qui a été nommé enquêteur à Brasilla ne lui donne-t-il pas de ses nouvelles ?

Éditions GALLIMARD

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