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24 novembre 2007

Edgar BOX

1925 - 2012  

Biographie

Edgar Box est un des pseudonymes utilisés par l'écrivain américain Gore Vidal, romancier, grand essayiste, auteur de théâtre et scénariste.

Eugene Luther Gore Vidal est né en 1925 dans l'enceinte de l'Académie Militaire de West Point où son père Eugene Luther Vidal, après avoir été le premier pilote de l'aviation américaine, est instructeur et sera plus tard co-fondateur de trois compagnies aériennes et directeur du Département Commerce aérien dans l'administration Roosevelt. Sa mère, Nina Gore, fille de Thomas P. Gore, sénateur de l'Oklahoma, est une actrice qui fait ses débuts à Broadway en 1928, divorcée de son premier époux puis remariée par deux fois. L'un de ces remariages la fait entrer dans l'entourage de la famille Kennedy, quand elle épouse le beau-père de Jackie Kennedy, ce faisant le jeune Gore côtoie de près les Kennedy, et navigue dans les allées du pouvoir. Milieux politiques qu'il connaît déjà, ayant accompagné son grand-père devenu aveugle, lui faisant la lecture, se forgeant déjà des idées politiques bien précises, dont il ne se départira jamais de toute sa vie. Fervent militant contre l'impérialisme américain depuis toujours, il continue à 80 ans passés à tenir des meetings pour exprimer ses convictions.

Revenons à la jeunesse de Gore Vidal qui fréquente la "Sidwell Friends School" puis "St Albans School", et là les sources biographiques divergent quelque peu: selon certains, il s'engage à 17 ans dans la Marine Militaire, (nous serions en 1942 ?) ou bien il sort diplômé de la "Phillips Exeter Academy" en 1949, (il aurait alors 24 ans ?). C'est pendant son séjour dans la Marine qu'il aurait écrit son premier livre, "Williwaw", en partie basé sur ses années passées sur les Iles Aléoutiennes les derniers mois de la Seconde Guerre Mondiale. Le livre est en tout cas publié en 1946, alors que Gore Vidal travaille dans une maison d'édition, et c'est un immense succès.

C'est en 1948, avec la publication de "The city  and the pillar" ("Un garçon près de la rivière") que Gore Vidal commence à se faire un nom, mais pas comme il aurait aimé, car le livre provoque un véritable scandale: c'est le tout premier roman américain qui met en scène des personnages jeunes, avouant ouvertement leur homosexualité.  L'ire de la Presse conservatrice s'abat sur le jeune auteur, le "New York Times" va jusqu'à bannir les 5 romans suivants de ses chroniques, d'autres critiques suivent cet exemple et chacun des romans parus entre 1949 et 1954, sous le nom de Gore Vidal  est un échec commercial.

Pour pallier à cet insuccès et aussi pour gagner sa vie, Gore Vidal publie en 1950, "A star's progress" (ou "Cry shame") sous le pseudonyme de Katherine Everard, (le seul et unique sous ce nom), puis en 1953, "Thieves fall out", un roman policier sous le nom de Cameron Kay, (le seul et unique sous ce nom)...

Entre-temps, en 1952, un certain Edgar Box, alias Gore Vidal, signe un premier roman policier, "Death in the fifth position" (La mort en cinquième position), dans lequel entre en scène un jeune agent de relations publiques, Peter Cutler Sargeant II qui revient dans "Death before bedtime", en 1953 (La mort en tenue de soirée) puis en 1954, "Death likes it hot" (La mort l'aime chaud, traduit sous le titre Feu d'enfer pour sa parution originale aux Presses de la Cité, en 1955). Dans cette courte série policière, l'homosexualité est encore évoquée, mais sur un ton plus léger, et les trois romans obtiennent un véritable succès, réédités plusieurs fois, ils font l'objet en 1978, d'une réédition dans un seul volume, "The collected mysteries of Edgar Box". Mais Gore Vidal ne tient pas à se cantonner au genre policier, et son nom porte toujours un parfum de scandale qui effraie les éditeurs, il part alors pour Hollywood, écrire des scénarios, après quelques adaptations pour la télévision qui lui valent de signer avec une grande compagnie de production, la "Metro Goldwyn Mayer".

Entre 1956 et 1970, il écrit ou collabore à 7 scénarios dont celui de "Soudain l'été dernier", adapté de la pièce "Suddenly, last summer" de Tennessee Williams sur laquelle il a déjà eu l'occasion de travailler en 1959, il participera à l'aventure de "Ben-Hur",(son nom n'apparaît pourtant pas au générique pour de sombres raisons...) et parallèlement, il écrit encore pour la télévision et s'essaie au théâtre. Sa première pièce "Visit to a small planet" est jouée à Broadway, en 1957 et adaptée à la télévision; son plus gros succès théâtral est sans nul doute, "The best man", en 1960, qui sera adapté  pour le cinéma, un film qui obtient le "Prix de la Critique au Festival de Cannes" de 1964.  Les pièces suivantes n'obtiennent pas le même succès et Gore Vidal n'est toujours pas considéré, comme il le souhaiterait, comme un grand auteur. 

Pourtant il noue des relations dans les milieux littéraires, avec Truman Capote (avec qui il se fâche à mort), Tennessee Williams dont il partage la vie quelque temps; il fréquente Anaïs Nin (platoniquement selon les dires de Vidal, mais il se désavoue dans "ses mémoires", "Palimpsest : a memoir", publié en 1995), il est aussi très proche de Jack Kerouac, pendant un temps et il a eu aussi l'occasion de rencontrer Sartre, Gide dans les années après guerre alors qu'il était de passage en France, des écrivains dont le style et la liberté ont marqué le jeune homme qu'il était alors.

Dans les milieux politiques, Gore Vidal s'est lié avec nombre de personnalités, et en 1960, il fait lui-même campagne dans le camp des Démocrates lors des élections au Congrès, il perd, mais n'en continue pas moins de se faire entendre et prendre des positions courageuses. Dans ses écrits de l'époque, principalement des essais, il réitère encore et encore son aversion pour la politique de son pays, continuellement en guerre, (allant jusqu'à déclarer que les États-Unis n'avaient pas à intervenir dans le conflit de la 2ème Guerre Mondiale...). Il mène en son temps un combat courageux contre la guerre du Viet-nam, poursuit aujourd'hui avec le conflit en Irak. Des thèmes constamment abordés dans ses essais, (on en compte un peu plus d'une centaine, rien que sur ces sujets), dont "United States : 1952-1992" qui lui vaut en 1993, "The National  Book Award".

Gore Vidal doit attendre le milieu des années 60 pour enfin être reconnu comme un grand écrivain, avec des romans historiques, "Julian" en 1964 (sur la vie de l'Empereur Julianus II), "Washington D.C" en 1964, (s'intéresse à une famille politique sous l'ère Roosevelt), et en 1968, "Myra Breckenridge", une comédie satirique sur les transsexuels et autres thèmes de société qui lui sont chers. Dans tous ses écrits, il se plaît à provoquer, fait montre d'une immense culture et surtout fait preuve d'une puissance de travail considérable: on compte 22 romans à son actif, 5 pièces de théâtre, plusieurs scénarios et quelques 200 essais au total.

Pendant une trentaine d'années, Gore Vidal a partagé son temps entre Ravello, en Italie, et Los Angeles, mais en 2003, son compagnon de toujours, Howard Auster, décède, il décide de vendre sa villa  "La Rondinaia" et s'installe définitivement à Los Angeles.  Mais il sort de sa tanière régulièrement, pour parcourir le pays, y tenir des meetings, assister à des débats télévisés, faire des conférences où il fait, selon ses dires, « plus d'audience que certains candidats aux élections...»

Longtemps boudé par les critiques et le public français, aujourd'hui, la plupart de ses romans et essais sont traduits: Gore Vidal représente désormais l'une des figures majeures de la Littérature américaine contemporaine et, avec l'humour caustique qui le caractérise, se considère comme « l'un des derniers intellectuels » ...

Pour notre part, nous ne retenons que les trois romans policiers, signés Edgar Box, dans la réédition de l'éditeur Fayard début des années 90, mais cette biographie ne pouvait faire l'impasse sur l'homme qui se cache derrière ce pseudonyme, un grand écrivain, aujourd'hui reconnu, qui pour gagner quelques dollars s'est  << fourvoyé>>, un jour, dans le roman policier.

(Sources: Wikipedia / fantasticfiction. )

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 * Gore Vidal est décédé en 2012, des suites d'une pneumonie. ( lexpress. )

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16863539_pElleon a retenu :

« Les livres que je lisais à l'école étaient idiots, tellement ennuyeux...  alors, j'ai décidé de devenir écrivain, pour lire des livres intelligents... »  Gore Vidal  (lors d'une interview accordée à Catherine Argand pour "Lire.fr" en 1999)

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 Résumés

Série Peter Cutler Sargeant II

  1. La mort en cinquième position (Éd. Fayard - 1995)
  2. La mort en tenue de soirée (Éd. Fayard - 1994)
  3. La mort l'aime chaud (Éd. Fayard - 1996)ou Feu d'enfer

Bonne lecture

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