Les cahiers au feu

de Pierre D'Ovidio

Sale affaire en ce début d'été. Le quotidien régional lui consacre sa Une, demain toute la France en parlera.

C'est qu'on n'a pas trop l'habitude de ça, dans ce coin du département de la Vienne qui hésite entre Touraine et Poitou et où la vie semble s'être arrêtée quelque part vers le milieu du siècle dernier. Mais quel coin de notre douce France est aujourd'hui à l'abri de ces choses-là ?…

Résumons : une prof de collège local déclare avoir été violée par six élèves d'une classe de troisième à l'issue d'une petite fête organisée pour célébrer la fin de l'année scolaire… La gendarmerie enquête. Les six gamins jurent qu'ils sont innocents : à les entendre, la professeure  était plus que consentante ; sinon ils n'auraient pas osé… une prof !C'est qu'on n'est pas, ici, en banlieue défavorisée, chez les « sauvageons » de la Seine-Saint-Denis, non, c'est la France profonde, cette fois, qui est concernée : rurale et vertueuse, bucolique et moralement un brin attardée.

Alors vous parlez d'un ramdam. De quoi mettre un peu de piquant pour la saison dans la vie de Jean Mascarpone,   toujours disposé à donner un coup de main aux gendarmes du coin, qui ne sont pas plus bêtes que d'autres, simplement un peu plus lents à la détente. Dans ce genre de pays les gens ne causent pas trop, ou alors c'est pour vous mentir joliment entre deux silences. Essayez de vous débrouiller avec ça… Jean a du mal, les gendarmes et les juges aussi, jusqu'à ce jour où deux des mouflets lubriques sont retrouvés poignardés. Et pour le coup cette histoire qui faisait un peu rigoler au bistrot commence à sentir mauvais…

Éditions PHÉBUS

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Comme toujours avec D'Ovidio, les mordus d'enquête à grand spectacle restent un peu sur leur faim… mais les vrais amateurs d'ambiance, eux, se régalent. Car la province, la profonde, l'auteur connaît, et il sait en parler comme peu d'autres. Alors…

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