de Philippe Bouin

En 1667, dans une France à peine remise de ses guerres de religion, le roi Louis XIV se consacre à un nouveau chantier : la création d'un droit unique destiné à homogénéiser les multiples institutions policières et judiciaires incapables de combattre efficacement le crime.

Le fer de lance de cette entreprise énorme, semée d'embûches, sera M. de La Reynie, nouveau lieutenant de police de Paris, qui sait qu'il ne peut compter sur ses pairs. La première décision de La Reynie consistera donc de s'adjoindre les services d'un "commissaire" secret : le jeune Dieudonné Danglet, ancien élève de la confrérie des Oratoriens, un fin lettré doté de facultés d'observation et d'un pouvoir de déduction hors du commun, fine lame et surtout ancien voleur.

Impliqué malgré lui dans le meurtre trouble d'un procureur, Danglet, sorte de Vidocq avant la lettre, va faire appel à son tour à ses comparses de la Cour des miracles (Cyclope le vide-gousset, Fleur la lanceuse de couteaux, le nain Atlas...) et démêlera un complot aux nombreuses ramifications : des dévots sont décidés à raviver les braises encore chaudes des massacres de la Saint-Barthélémy pour prendre le pouvoir à la Cour...

Les Croix de paille, ce sont les Suédois, peuple de parpaillots, appelés en renfort par le chef des gueux, Le grand Coësre – lui-même huguenot –, pour sauver la royauté et le Roi de France d’un complot ourdi par le très puissant clan des dévots…

Les Croix de paille déploie une fresque de personnages inscrits dans notre histoire : Colbert, Descartes, Molière, La Fontaine, Racine, Pascal, etc., qui croisent Fleur, « la meilleure lanceuse de couteaux du royaume », Cyclope, « le roi des vide-goussets », Atlas, le nain chantant, Monsieur de Saint-Gris, le curé de la cour des miracles… On se laisse faire avec délices, sans même se poser la question de savoir lesquels ont existé, lesquels sont sortis tout fringants de l’imagination du romancier...

Éditions VIVIANE HAMY

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Prix Océanes (2001)

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C'est la rencontre miraculeuse d'Alexandre Dumas et de Sherlock Holmes avec une intrigue qui, de rebondissement en rebondissement, n'épuise jamais le bonheur d'un récit extraordinairement habile à évoquer l'époque du Roi-Soleil comme à camper un de ces héros à panache chers au roman-feuilleton.    (Christian Gonzalez "Madame Figaro")

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