François Barcelo
Éditions XYZ
2005
« ...ce soir, Il a décidé que je ne rentrerais pas tout de suite à la maison. Je ne demande pas mieux. Et je ne vais pas m'y opposer. C'est Lui qui décide où je vais, comme Il décide de la couleur de mes vêtements et du nombre de mes cheveux. Il a aussi décidé que j'ai prévenu Patricia de mon retard... Patricia, c'est ma femme, si j'ai bien compris. Elle n'a pas protesté. Je travaille sans doute souvent tard le soir... »
Pas facile quand on est un personnage de roman d'y trouver son bien-être, surtout quand on est aux prises avec un auteur qui fait comme s'il ne savait rien de nous! Bossalo, (c'est le nom détestable que son auteur lui a donné) doit vivre l'angoisse de son inachèvement : chaque acte qu'il pose, c'est dans l'ignorance la plus absolue qu'il le fait, l'auteur n'ayant pas eu la décence de lui en apprendre plus sur son état.
Et puis, Il aurait pu être un peu plus disert quand Il l'a conduit auprès de cette femme à l'oeil de verre, bêtement assassinée par une brute au moment où Bossalo s'échinait sur elle !
De même, n'aurait-il pas pu lui faciliter la tâche en l'informant de son véritable travail chez Tatou éditeur ? Vraiment, être un personnage de roman dans ces conditions, c'est... invivable !
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« François Barcelo se lance ici dans un roman trash, genre qui lui permet de pousser son sens de la dérision quelques crans plus loin que jamais auparavant. Il livre ici l'histoire à la fois drolatique et dégoûtante d'un personnage de roman aux prises avec un auteur qui le déteste. Victor Bossalo... se débattra dans la vie comme un diable dans l'eau bénite... »
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