Maux fléchés
de Alain Bron
« Élie n’aurait jamais dû s’emporter. Jamais il n’aurait dû hurler à son voisin : « Un jour, j’aurai ta peau ! ». Et devant témoins, par-dessus le marché ! Il aurait mieux fait d’obéir à sa culture parpaillote et laisser à Dieu seul le soin du châtiment. Ces quelques mots ne lui avaient valu rien de moins qu’une garde à vue, suivie d’une mise en examen et une incarcération à la maison d’arrêt de Privas. Pas fort pour un Ardéchois silencieux, travailleur et tenace. Un Ardéchois, quoi. »
Salade de truands à l’ardèchoise: saisissez un paroissien ordinaire, laissez mijoter en cellule; ajoutez un voyou lyonnais et son calibre; relevez d’une poignée de mauvais garçons, d’une veuve et d’un colonel de gendarmerie mélomane; assaisonnez de vendettas urbaines et de rancoeurs agricoles. Servez chaud au creux d’une vallée perdue.
Que diable Quentin Cherrier, pigiste épris de ruralité, avait-il besoin d’ajouter son grain de sel ? Il est des estomacs qui ne supportent pas plus les châtaignes que les pruneaux...
Éditions IN OCTAVO